Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
Moraux et Politiques

entr’eux, animera les vaincus à prendre les armes, & à se révolter, parce qu’ils sont sûrs de ne jamais manquer de chefs prêts à se mettre à leur tête[1]

  1. Je suppose ici avec Machiavel qu’il n’y a point eu de noblesse dans l’ancienne Perse, mais il y a lieu de présumer que le sécretaire de Florence, plus versé dans les auteurs Romains que dans les Grecs, s’est trompé à cet égard. Les Persans des tems les plus reculés, dont Xénophon nous décrit les mœurs, étoient un peuple libre, & il y eut des nobles parmi eux. Ces nobles appellés ,0/Âvri/*ot subsistoient encore, lorsque le nombre de leurs conquêtes eut entraîné le changement de la forme de l’état. Arrien en fait mention dans les tems de Darius. De Exped. Alex. Lib. 2.
    Lorsque les historiens parlent des commandant des troupes, ils ajoutent souvent que c’étoient des personnes d’extraction. Tygranes, général des Medes sous Xerxès, étoit issu de la race d’Achamenès. Herod. 1. 7. c. 62. Artachaès, celui qui dirigea l’entreprise du canal, percé à travers le mont Athos, étoit de la même famille. Ibid. c. 118. Megabyze étoit un de cet sept illustres Persans qui conspirerent contre les mages : Zopyre, son fils, occupoit une des premieres charges de l’armée de Darius, à qui il livra la ville de Babylone. Son petit-fils Megabyze commanda l’armée qui fut battue dans les plaines de Marathon. Zopyre, son arriere petit-fils, banni de la Perse, nous est représenté comme un personnage éminent par sa dignité. Herod. lib. 3. Thucydides, Lib. 1. Rosacès, général de l’armée d’Artaxerxès en Égypte, étoit aussi descendu d’un des sept conjurés. Diod. Sic. lib. 16. Xé-.