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Moraux et Politiques

ne peut ôter à aucun particulier une partie de ses biens par le moyen des taxes & des impôts, à moins que ce particulier n’y consente ou par lui-même ou par ses représentans[1]. Il est facile de juger de quel poids doit être un raisonnement moral dont les conséquences heurtent de front des usages pratiqués par tout le monde, à l’exception du seul royaume d’Angleterre[2].

  1. V. Locke, ch. II. §. 138, 139, 140.
  2. Dans toute l’antiquité je ne sache qu’un passage où le devoir de l’obéissance ou de la sourmission au gouvernement soit attribué à une promesse : ce passage se trouve dans un dialogue de Platon (*), où Socrate refuse de se sauver de la prison, parce qu’il a tacitement promis d’obéir aux loix. C’est ainsi qu’il déduit une maxime de Tory, je veux dire l’obéissance passive, d’un principe de Whig, savoir du contrat primitif.
    On ne sauroit s’attendre à voir de nouvelles découvertes dans ces sortes de sujets. On ne s’est avisé que fort tard de fonder le gouvernement sur un contrat, & cela même démontre qu’il n’y est point fondé. (*) In Crizone.