Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/401

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
393
Moraux et Politiques

tablissement présent subsiste, ou peu s’en faut, depuis le même nombre d’années ; mais quoique peu de personnes aujourd’hui vivantes fussent parvenues à l’âge de raison, lorsque notre ancienne famille royale fut expulsée, & que par conséquent peu d’entre nous eussent pu reconnoître sa domination, & lui promettre de l’obéissance, c’est toujours une question de savoir si les droits de cette famille sont absolument annullés. Cela montre évidemment qu’elle est l’opinion générale du genre-humain sur ce sujet. Nous ne blâmons point les adhérens de la maison de Stuard, parce qu’ils conservent, pendant si long-tems, leur fidélité imaginaire : nous les blâmons, parce qu’ils s’attachent à une famille que nous prétendons avoir été justement détrônée, & qui depuis le nouvel établissement a perdu tous ses droits à la royauté.

Si l’on demande une réfutation plus réguliere, ou du moins plus philosophique du principe du contrat primitif, ou du consentement populaire, peut-être que les observations suivantes pourront suffire.

Nos devoirs moraux sont de deux especes.