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Moraux et Politiques

mats ne parviennent pas également partout à leur perfection.

L’Angleterre est renommée pour le courage de ces dogues & de ses coq de combat, la Flandre pour les gros chevaux, l’Espagne pour les chevaux légers et vigoureux. Toutes ces races dégénèrent lorsqu’on les transplante, & perdent les qualités qu’elles tenoient de leur climat natal. L’homme seul seroit-il excepté de la loi commune[1] ?

    Les Romains s’y prenoient assez bien pour empêcher les influences pernicieuses du caractere prêtral, en défendant par une loi d’admettre au sacerdoce, toute personne qui n’avoit pas passé sa cinquantième année. Diod. Hal. Lib. 2. En demeurant laïque jusqu’à cet âge, il était à présumer que le caractere se fixeroit.

  1. Nous voyons dans les Commentaires de César (Livre I.) que de son temps les chevaux Gaulois étoient excellens, ceux de la Germanie très-mauvais, & si mauvais qu’il fut obligé de se servir des premiers pour remonter la cavalerie Germanique. (Livre VII.) Aujourd’hui les chevaux de France sont les plus méchans de toute l’Europe, & l’Allemagne en produit d’excellens. Cela peut faire soupçonner que les animaux même ne dépendent pas tant du climat que du soin que l’on prend de les dresser & d’en cultiver les races. L’Angleterre septentrionale produit tout ce qu’il y a de mieux en fait de chevaux. Si de-là vous passez le Tweed en tirant vers le Nord, vous n’en trouverez pas une espece passable. Strabon rejette presque tout ce que l’on débite de