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Essais

termine les querelles, & comment il regle les mariages. Après avoir pris pour lui une femme aimable, il range ses officiers deux à deux, & en assigne une pour chaque paire ; enfin il donne toujours à cinq hommes du dernier rang une femme en commun. Le plus fameux législateur eût-il pu prendre un plus sage parti.

Les anciens Bretons se marioient d’une façon bien singuliere, & dont il n’y a point d’exemple chez les autres peuples. Une dixaine ou une douzaine d’hommes, formoient une société entr’eux, ce qui peut-être, dans ces tems barbares, étoit nécessaire pour leur sûreté : pour resserrer d’autant plus ce lien, ils prenoient un nombre égal de femmes en commun ; les enfans qui en naissoient, étoient censés leur appartenir à tous, & entretenus aux dépens de la communauté.

La nature, en souverain législateur, a dicté elle-même les loix qui reglent les mariages des créatures qui sont au-dessous de l’homme, & a diversifié ces loix suivant les différentes circonstances où ces êtres sont placés. Par-