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Moraux et Politiques

Il est difficile de juger quel étoit à cet égard le rafinement des républiques de l’antiquité ; mais je soupçonne que la conversation n’y étoit pas autant perfectionnée que la composition & le style. On trouve dans les anciens plusieurs traits d’une scurrilité choquante, & qui passe toute imagination : leur vanité ne l’est pas moins[1] & leurs écrits en général respirent la licence & l’immodestie. Quicunque impudicus, adulter, ganeo, manu, ventre, pene, bona patriœ laceraverat, dit Salluste dans un passage de son histoire des plus graves & des plus remplis de morale :

Nam fuit ante Helenam cunnus teterrima belli causa :

c’est Horace qui se sert de cette expression, en traitant de l’origine du bien & du mal

  1. Il seroit superflu de citer ici Cicéron & Pline, ils sont assez connus. Mais on est un peu surpris de vojr Arrien, cet auteur si grave & si judicieux, interrompre brusquement le fil de sa narration, pour nous apprendre qu’il est aussi célebre parmi les Grecs par son éloquence, qu’Alexandre l’étoit par ses conquêtes. Lib. I.