Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
273
Moraux et Politiques

de ces sectes n’a pu recouvrer son crédit ; & le souvenir de leur chûte a empêché les hommes de se soumettre aveuglément aux sectes plus récente, qui ont voulu prendre de l'ascendant sur le point Voici ma troisième observation. Quoique les gouvernemens libres soit le terroir le plus propre pour les arts & les sciences, cela n'empêche pourtant pas qu'on ne les puisse transplanter dans toutes sortes d'états ; les république favorisent davantage le progrès des sciences, & les monarchies civilisées celui des beaux-arts.

Rien n’est si difficile que de fixer les lois générales qui puissent réduire une société nombreuse ou un vaste état à son juste équilibre ; cette difficulté est si grande, que l'esprit le plus étendu ne saurait la surmonter par la seule force du raisonnement & de la réflexion. Cet ouvrage suppose la réunion des jugements : il faut que l'expérience le conduise, que le temps le perfectionne, & que le sentiment des méprises que l'on n'a pu manquer de commettre dans les premiers essais, aide à le corriger. Par là il est mani-