Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
Essais

des Torys les chefs du parti Whig ont été ou Déïftes, ou Latitudinaires déclarés, c’est-à-dire amis de la tolérance & indifférens pour toutes les sectes de Chrétiens. Cependant les sectaires, qui ont tous une bonne dose d’enthousiasme, ont toujours & sans exception concouru avec eux pour la défense de la liberté civile.

La conformité de la superstition avoit uni, depuis long-tems, les Torys de la haute église avec les Catholiques Romains, quant au maintien de leurs prérogatives & du pouvoir royal. Ce n’est que depuis peu que l’esprit tolérant des Whigs semble avoir réconcilié les Catholiques avec leur parti.

Les Molinistes & les Jansénistes en France ont eu mille disputes inintelligibles, & indignes de l’attention d’un homme sensé : mais ce qui distingue principalement ces deux sectes, & qui mérite d’être remarqué, c’est le différent esprit de leurs religions. Les Molinistes, conduits par les Jésuites, sont grands partisans de la superstition, rigides observateurs des cérémonies extérieures, dévoués à l’autorité des prêtres & de la tra-