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Moraux et Politiques

tante qu’autant qu’il la regardoit comme un moyen de maintenir la liberté.

L’article de la succession étoit donc celui qui intriguoit le plus les Torys, au-lieu que les Whigs faisoient leur affaire capitale de la conservation de la liberté. Cette irrégularité apparente s’explique fort bien par notre théorie. Le parti de la cour & le parti national sont le germe des Torys & des Whigs. Il étoit presque nécessaire que l’attachement que les partisans de la cour ont pour la monarchie, dégénérât en affection pour la personne du monarque : ces deux objets sont dans une relation fort étroite, & le dernier d’ailleurs est un objet plus naturel & plus sensible. Le culte de la divinité dégénere aisément en idolâtrie. Il n’y a pas tant de liaison entre la divinité du vieux parti national ou des Whigs, je veux dire entre la liberté & la personne ou la famille d’un souverain, & par conséquent il seroit déraisonnable de croire que l’adoration pût facilement passer de l’une à l’autre. Cependant en ceci même il n’y auroit pas grand miracle.