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Essais

aimoit le gouvernement monarchique & la maison de Stuart, mais cette derniere affection étoit la plus forte. Le Whig chérissoit la liberté, & s’attachoit à la maison protestante, mais la premiere inclination l’emportoit de beaucoup sur la seconde. La vengeance ou la politique a souvent engagé les Torys à agir en républicains ; & il n’y en avoit pas un seul d’entr’eux, qui, en supposant que la couronne ne tombât point selon ses desirs, n’eût voulu imposer les limitations les plus séveres à la puissance royale, & rapprocher le plus qu’il fût possible notre état de la forme d’une république ; le tout dans l’intention de rabaisser la famille qui, selon ses idées, n’avoit point de titre légitime pour succéder. Il est vrai que les Whigs, sous prétexte de vouloir assurer la succession à la famille qu’ils favorisoient, ont souvent fait, des démarches qui pouvoient devenir dangereuses pour la liberté ; mais ce n’est que par ignorance, par foiblesse, ou parce qu’ils se livroient à des guides qui agissoient par des intérêts particuliers. Ce parti en corps ne s’affectionnoit à la maison protes-