Les Torys & les Whigs sont donc les mêmes que ces vieux partis, les seuls essentiels au gouvernement Britannique ; je veux dire qu’ils sont le parti de la cour & le parti
ans on a presque toujours vu les Torys contraires à la cour ;
lors même que le roi Guillaume les employa ; ils ne le servirent
jamais avec affection. On ne sauroit supposer que le trône
leur ait déplû ; il faut donc que ç’ait été la personne qui
l’occupoit.
Dans les quatre dernieres années de la reine Anne, ils furent
fortement attachés à la cour, mais qui est-ce qui en ignore
la raison ?
Pour peu que l’on prenne intérêt au bien public, la succession
à la couronne d’Angleterre est une chose trop importante
pour pouvoir être regardée d’un œil indifférent. Il seroit
encore bien plus absurde de supposer ce stoïcisme aux
Torys, qui ne sont rien moins que renommés pour leur modération.
Mais vit-on jamais éclater leur zele pour la maison
d’Hanovre ? Ou plutôt si tant est qu’on n’ait pas vu le contraire,
faut-il attribuer leur retenue à autre chose qu’à un sentiment
de sagesse & de décence ?
Il est monstrueux de voir le clergé de l’église épiscopale s’opposer
à la cour, tandis qu’un clergé non conformiste agit de
concert avec elle. D’où pouvoit venir une conduite si peu
naturelle de côté & d’autre ? C’est que les épiscopaux portoient
leurs maximes monarchiques beaucoup au-delà de ce que notre
constitution, fondée sur des maximes de liberté, pouvoit admettre.
Les presbytériens, au contraire, qui ne craignoient
rien si fort que de voir triompher les maximes épiscopales,