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Moraux et Politiques

nous montre que l’histoire a des problèmes aussi embarrassés qu’en ont les sciences les plus abstraites. On a pu suivre la conduite de ces deux partis durant le cours de soixante-dix années : on a pu les observer pendant la paix & pendant la guerre sous une variété infinie de situations, tantôt au haut, tantôt au bas de la roue. : il n’y a point d’heure que nous n’entendions quelqu’un déclarer pour l’une ou l’autre de ces factions ; il n’y a ni compagnie sérieuse, ni partie de plaisir où il n’en soit fait mention : il n’y a personne parmi nous qui ne soit, en quelque façon, contraint de se ranger de côté ou d’autre. Et cependant, si l’on nous demande qu’elles sont la nature, les prétentions & les différens principes des deux partis, nous ne savons que répondre. Les préventions & la violence des esprits factieux ont embrouillé encore d’avantage ce problème, déjà assez difficile par lui-même.

Si nous comparons les Whigs, & les Torys aux Têtes-Rondes & aux Cavaliers, la premiere différence qui se présente, roule sur les principes de l’obéissance passive, & du