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Moraux et Politiques

notre gouvernement qui est république, les seconde à celle qui est monarchie, & à cet égard ils étoient ce que sont actuellement le parti de la cour & le parti national, à la guerre civile près, où une complication de circonstances malheureuses, & l’esprit turbulent du siecle les entraîna. Il est vrai qu’il y eut dans ces deux partis des partisans, d’un côté d’une liberté absolue, & de l’autre d’un absolu despotisme ; mais ils se tinrent cachés, & leur nombre n’étoit que peu considérable.

Le clergé, dans cette occasion, ne s’écarta point de ses maximes ordinaires ; il seconda d’une maniere honteuse les desseins du roi, qui tendoient au pouvoir arbitraire ; & par reconnoissance, il eut la permission de persécuter les hérétiques & les schismatiques ; car ce sont les noms qu’il donnoit à ses ennemis. L’église épiscopale étoit la dominante ; les presbytériens étoient des non-conformistes ; tout concouroit à faire embrasser à la premiere le parti du roi sans réserve, & aux seconde celui du parlement. Les prélats de la haute église ne pouvoient donc pas