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Moraux et Politiques

naire gouverne les chefs : les membres subalternes sont guidés par des principes. Il ne faut entendre ceci que de ceux à qui il faut des motifs pour se décider ; & en-vérité c’est là le plus petit nombre : la plupart s’engagent sans savoir pourquoi, par inclination, par oisiveté, par ennui. Cependant il faut bien qu’il y ait une source réelle de division, soit dans les principes, soit dans l’intérêt ; puisque autrement les personnes oisives ne trouveroient point de parti auquel elles pourroient s’associer.

Quant aux partis ecclésiastiques, on peut remarquer que, dans tous les âges du monde, les prêtres ont été les ennemis de la liberté[1]. Une conduite aussi constante doit nécessairement être fondée sur des raisons

  1. Il est vrai que dans les premiers tems du gouvernement Anglois, le clergé faisoit le parti le peut fort & le plus animé contre la couronne, mais cela n’ôte rien à la vérité de notre proposition. C’est qu’alors le clergé, possédant des biens immenses, comprenoit une partie considérable des propriétaires d'Angleterre. De-là vint que dans plusieurs contestations en pouvoit regarder les ecclésiastique comme les rivaux de la couronne.