chaque querelle domestique devient une affaire d’état. Là toutes les passions divisent le public ; l’amour, la vanité, l’émulation, aussi-bien que le ressentiment & l’ambition.
Sous cette classe on peut ranger les Neri & les Blanchi de Florence, les Fregosi & les Adorni de Gênes, les Colonnesi & les Orfini de la Rome moderne.
Les factions personnelles sont si fort du goût des hommes, que la plus légère apparence d’opposition les fera toujours naître à coup sur. Peut-on imaginer rien de plus puérile que des disputes sur la couleur d’une livrée, ou sur la couleur d’un cheval ? C’est pourtant ce qui a donné naissance aux Prasini & aux Vaneti, deux factions qui, partageant l’empire Grec, se portèrent pendant longues années la haine la plus violente, & entraînèrent enfin dans leur ruine celle de ce malheureux empire.
L’histoire Romaine nous offre l’exemple d’une faction très-mémorable entre la tribu Pollienns & la tribu Papirienne. Elle dura pendant près de trois siecles, & il ne se fit point d’élection de magistrats, où elle ne se