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Moraux et Politiques

est une infraction de la liberté britannique[1], le parti national eût mieux fait d’user de quelque complaisance envers ses adversaires, en se bornant à examiner le point où cette dépendance doit s’arrêter, de peur qu’elle ne mette la liberté en danger. Mais ce n’est point chez les personnes que l’esprit de parti anime qu’il faut chercher une pareille modération. S’ils en étoient capables, ils mettroient fin aux déclamations ; nous lirions des discussions calmes & sérieuses sur le degré d’influence qui appartient à la cour, & sur celui de la dépendance qui convient au parlement. Il se pourroit fort bien que le parti national triomphât dans cette dispute, mais le triomphe ne seroit pas aussi complet qu’il paroît le desirer. Le vrai patriote tiendroit toujours un juste milieu : il se garderoit bien de se livrer à un zele fougueux : il sait qu’en diminuant trop le pouvoir de la cour[2], il n’éviteroit une extrémité que

  1. Voyez la Dissertation sur les Partis d’un bout à l’autre.
  2. Par cette influence de la couronne, dont je plaide la cause, je n’entends que celle qui résulte de la distribution