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Essais

prits François, Boileau, monsieur & madame Dacier, l’abbé du Bos mêlerent tous leurs raisonnemens de satires & d’invectives ; Fontenelle, La Motte, Charpentier & Perrault même, quoique provoqués par les railleries les plus piquantes, ne passerent jamais les bornes de l’honnêteté.

Ces réflexions me sont venues en lisant quelques brochures qui roulent sur le lieu commun qui est aujourd’hui le plus en vogue, je veux dire sur l’influence de la cour & sur la dépendance du parlement. Si j’ose dire ce que je pense de ces écrits, il me semble que le parti national non-seulement s’y prend d’une maniere trop violente, & avec trop d’aigreur, mais encore qu’il montre trop de roideur & d’inflexibilité ; on diroit qu’il n’appréhende rien si fort que de faire des concessions & des avances. En outrant les raisonnemens, on les dépouille de leur force ; en s’appliquant à les mettre au goût de peuple, on néglige la justesse & la solidité. C’est-là mon sentiment : en voici les preuves.

Les politiques ont établi pour maxime,