Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 5, 1788.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70
Essais

timement. Mais quelle regle avons-nous pour connaître les choses qui la constituent ? Pour répondre à cette question, il faut avoir recours aux loix, aux coutumes, aux analogies & à une infinité d’autres circonstances, dont quelques-unes sont constantes & invariables, d’autres sont variables & arbitraires ; mais le point où elles viennent toutes se reunir, c’est l’intérêt le bonheur de la société. Si ces objets n’entroient plus en considération, il n’y a rien qui dût paroître plus bizarre, plus contraire à la nature & plus superstitieux que la plupart ou même la totalité des loix de la justice & de la propriété.

Il n’est point difficile de tourner en ridicule les pratiques superstitieuses du vulgaire & de faire voir par exemple l’absurdité de la distinction qu’on fait entre les mets, entre les jours, entre les lieux, entre, les attitudes de notre corps &c. ; en réflé-

    particulier : ce qui prouve clairement que l’origine de la justice & de la propriété, est celle que nous avons indiquée ci-dessus.