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Dialogue.

ment estimé pour ses qualités personnelles ; & que tout le monde en Fourli le regardoit comme un homme d’une probité parfaite & d’un mérite rare.

Un soir, pour nous amuser, il me proposa de l’accompagner à une sérénade qu’il avoit envie de donner à Gulki dont il me dit qu’il étoit passionnément amoureux. Je ne tardai point à m’appercevoir qu’il n’étoit point le seul de ce goût, car nous rencontrâmes plusieurs de ses rivaux qui étoient venus dans le même dessein, j’en conclus naturellement que l’objet de ses amours devoit être une des plus belles femmes de la ville je sentis aussi-tôt une envie secrette de la voir & de la connoître. Mais dès que la lune parut je reconnus que nous étions dans le quartier de l’académie où Gulki étudioit. Jugez de ma surprise, combien je fus honteux d’avoir accompagné mon ami dans une occasion de cette nature.

J’appris par la suite que le choix d’Alcheic étoit fort approuvé par la bonne compagnie de la ville, & que l’on espéroit, qu’en satisfaisant sa passion, il rendroit à ce jeune