voirs envers la société, est toujours délicieux. Les hommes marquent de la jalousie des succès de l’ambition ou de l’avarice, mais tant que nous marchons dans les sentiers de la vertu, tant que nous nous occupons de vues utiles & d’actions généreuses, nous sommes assurés de leur bienveillance & de leurs éloges. Quelle autre passion rassemblera les avantages multipliés d’un sentiment agréable, d’un contentement intérieur & d’une bonne renommée ? mais nous voyons que les hommes sont par eux-mêmes assez convaincus de ces vérités. S’ils manquent aux devoirs de la société, ce n’est pas qu’ils ne desirent d’être généreux, humains & bienfaisans, c’est qu’ils n’y sont pas disposés.
En traitant le vice avec la plus grande impartialité & avec le plus d’indulgence qu’il est possible, nous sommes obligés de reconnoître qu’il n’y a jamais d’exemple où l’on puisse lui donner la moindre préférence sur la vertu, même dans la vue de son propre intérêt, à moins que ce ne fût dans le cas de la justice, où en envisageant les choses