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Essais

si elle eût été vraie, eût été adoptée depuis long-tems avec le suffrage unanime de genre humain.

II.

Après avoir tendu raison de l’approbation morale qui accompagne la vertu, il ne me reste plus qu’à examiner comment notre intérêt personnel nous invite à la pratiquer, nous verrons si tout homme qui a son bien-être à cœur, ne trouve pas son plus grand avantage dans sa fidélité aux devoirs de la morale ; si cela peut être démontré d’après le systême que nous venons d’établir, nous aurons la satisfaction de penser que nous avons posé des principes non-seulement à l’épreuve du raisonnement, mais capables aussi de rendre les hommes meilleurs, de perfectionner en eux les vertus sociales, de rectifier leurs idées de moralité. Quoique la vérité philosophique d’une proposition ne dépende pas essentiellement du bien qui en résulte pour la société, un homme ne laisseroit pas d’avoir mauvaise grâce, s’il don-