Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 5, 1788.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
11
de Morale.

la vertu & du vice qui sont les objets de nos méditations. Mais nous prendrons une route qui ne doit pas paroître moins satisfaisante : nous considérerons notre matiere comme susceptible d’expériences, ainsi nous appellerons vertueuse toute action qui sera accompagnée de l’approbation unanime des hommes, & nous nommerons vicieuse toute qualité qui fera l’objet du blâme & de la censure. Nous tâcherons de comparer ces notions, & après avoir examiné les circonstances dans lesquelles elles s’accordent, nous pourrons espérer de parvenir à la connoissance de la base de la morale, & à découvrir les principes universels d’où dérivent l’approbation & le blâme. Toutes ces questions roulent sur des faits, & ne sont point une science abstraite, mais nous ne pouvons nous promettre quelque succès, qu’en suivant la route de l’expérience, & en tirant des maximes générales de l’analogie des exemples particuliers. L’autre méthode scientifique qui commence par établir un principe général abstrait, pour en tirer ensuite des conséquences qui en partent comme des rameaux