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sur les Passions.

porte dans quel sujet réside la beauté ou la laideur, dans un être animé ou dans un être inanimé. Si ces qualités se trouvent soit dans notre physionomie, soit dans notre figure, soit dans nos personnes, le plaisir ou le déplaisir se convertit en orgueil ou en humilité, parce que dans ces cas il y a tout ce qu’il faut pour ce partage de sensations que notre théorie établit.

Il semble que l’essence même de la beauté consiste dans le pouvoir de faire naître le plaisir : si cela est vrai, tous les effets qu’elle produit doivent couler de cette source : si la beauté rend l’homme vain, ce n’est que parce qu’elle lui fait plaisir.

On peut observer en général par rapport aux perfections corporelles, que notre orgueil se nourrit de tout ce qui se trouve en nous d’utile, de beau, ou de surprenant ; & que les qualités contraires à celles-ci nous humilient : or toutes ces qualités ne s’accordent qu’en ce que chacune d’elles nous cause du plaisir ou du déplaisir indépendamment de l’orgueil.

Nous nous enorgueillissons des aventures