voyoient à leur divinité en qualité d’ambassadeur, pour l’instruire de leurs besoins : lorsqu’il tonnoit, ils entroient en fureur : pour braver Dieu à leur tour, ils tiroient des flèches contre le ciel, sans craindre les suites d’un combat aussi inégal. C’est au moins ainsi qu’Hérodote nous décrit le théïste des Getes immortels[1].
VIII.
C’est une chose remarquable que les principes religieux ont une espece de flux & de reflux dans l’esprit humain : les hommes tendent naturellement à passer de l’idolâtrie au théïsme, & à repasser du théïsme à l’idolâtrie. Le peuple ignorant & privé d’instruction, & le nombre de ceux qui ne sont point peuple à cet égard est bien petit, le peuple, dis-je ne monte jamais dans les cieux par la contemplation : il ne pénetre pas, par ses recherches, dans la structure du corps végétable & de corps animal, pour y découvrir un premier esprit, une sage providence,
- ↑ Lib. VII.