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Histoire naturelle.

Supposons une religion, & il semble que le mahométisme soit cette religion, qui tantôt dépeigne la divinité des couleurs les plus magnifiques, en nous la représentant comme créateur du ciel & de la terre, tantôt la rabaisse jusqu’à lui attribuer les facultés, les foiblesses, les passions, la partialité, & toutes les fautes morales affectées à l’espece humaine. Cette religion, lorsqu’elle sera éteinte, sera citée comme un exemple de ces contradictions dont nous venons de parler, contradictions qui naissent du conflit des idées vulgaires & grossieres, qui sont naturelles aux hommes, avec le penchant pour la flatterie & pour l’exagération qui ne leur est pas moins naturel. Il ne se peut point de preuve plus forte de la divinité d’une religion, que montrer qu’elle n’est point sujette à ces sortes d’opinions contradictoires, qui décelent l’ouvrage des hommes ; heureusement c’est-là le cas du christianisme.


VII.

Quoique, dans ses notions primordiales, le vulgaire se représente Dieu comme un