origine qu’on faisoit dépendre les dieux du pouvoir de la nature ; durant tout le cours de leur existence, ils étoient assujetis à l’empire de la destinée. Souvenez-vous, dit Agrippa au peuple romain, souvenez-vous du pouvoir de la nécessité, de ce pouvoir auquel les dieux même sont obligés de se soumettre[1]. C’est conformément à ces principes que Pline le jeune, en décrivant les ténebres, l’horreur & la confusion qui accompagnerent la premiere explosion du Vésuve, ajoute que l’on croyoit que la nature alloit périr, & que les dieux & les hommes alloient être enveloppés dans une ruine commune[2].
Il faudroit en effet avoir bien de la complaisance pour accorder le nom de religion à une théologie aussi défectueuse, & pour la mettre de niveau avec les systêmes plus sublimes & plus justes qui ont été bâtis dans ces derniers tems. Pour moi, je puis à peine me résoudre de donner le titre honorable de théïsme aux principes d’un Marc-Aurele,