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Examen.

tomboient à genoux devint la chevre sauvage, tandis qu’ils en mangeoient le mâle.

4. Il paroît que l’animal spécialement honoré étoit toujours l’animal individuel qui avoit servi dans la pompe des fêtes, & que l’on conservoit dans un lieu honorable. C’est ainsi que le bœuf reçut les hommages divins à Memphis & à Héliopolis. On n’avoit pas la même déférence pour les autres individus de son espece : & il y a même des indices qui feroient voir qu’en certaines occasions on les a tués, mangés, immolés.

5. Outre que plusieurs de ces animaux s’entredétruisoient eux-mêmes, peut- être lorsqu’on célébroit la fête d’ut animal, étoit-il d’usage de lui sacrifier un certain nombre de ses ennemis, comme à la divinité du jour

6. Une marque claire que dans certaines conjonctures il étoit permis de se défaire de ses dieux, c’est que le vénérable Apis lui-même ne mourroit jamais de mort naturelle : on le noyoit, & l’on faisoit de grandes lamentations sur son décès. Il est assez vraisemblable que l’on n’aura pas gardé plus de ménagemens pour les chats. On pouvoit sans