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De l’Histoire naturelle.

la théologie égyptienne, prise de la trop grande multiplication des dieux animaux, & en particulier des dieux chats. Il la résout fort plaisamment en disant que l’on n’adoroit que les divinités adultes, & qu’il étoit permis de noyer les petits dieux. J’ajouterai quelques observations à cette conjecture.

1. Les Egyptiens n’honoroient pas tous les animaux ; ceux qu’ils n’honoroient pas, ils les tuoient, & les mangeoient s’ils étoient mangeables. La chevre étoit l’animal sacré de Mendes ; & l’on y mangeoit la brebis : celle-ci étoit la divinité de Thebes, où l’on mangeoit la chevre.

2. Il étoit permis de trafiquer des animaux sacrés : & par conséquent il étoit permis de les transporter hors du pays, par où il étoit aisé d’empêcher qu’ils ne se multipliassent trop, & que leur abondance ne devînt nuisible aux hommes.

3. Il y eut des degrés dans le culte des animaux : les uns étoient plus, les autres moins respectés. Les Mendésiens, par exemple, faisoient plus de cas d’un bouc que d’une chevre ; les Coptes, au contraire,