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Examen.

Mithra chez les Perses, sous celui de Belus, d’Adonis, de Moloch en différentes contrées de l’orient, sous celui d’Osiris en Égypte, d’Ammon en Libye, de Bacchus, d’Apollon, de Jupiter, & d’Hercule dans la Grece. Toutes les nations idolâtres qui habitoient le pays de Canaan étoient infectées de ce culte : de-là les précautions scrupuleuses du législateur des Juifs ; & la maniere dont elles sont exprimées, fait voir combien naturellement l’esprit humain panche vers cette espece d’idolâtrie[1] : aussi les précautions de Moyse n’empêcherent-elles point que les Juifs n’y tombassent plus d’une fois. Les premiers Grecs ne connurent d’autres divinités[2] ; & le mot même, qui dans la langue grecque signifie Dieu, est dérivé

  1. Ne fortè eleves oculos tuos in cœlum, & videas solem, & lunam, atque stellas, cum universo exercitu cœlorum, & impellaris, & adores atque colas ea. Deut. c. IV.
  2. Φαίνοντάι μοι ὁι πρῶτοι τῶν ἀνθρώπων περὶ τὴν Ἑλλάδα τούτους μόνους θεοὺς ἡγεῖσθαι, ὥσπερ νῦν πολλοὶ τῶν βαρβαρων, Ἥλιον, ϰαὶ Σελήνην, ϰαὶ Γῆν, ϰαὶ Ἂστρα, ϰαὶ Ουρανον. Platon in Cratylo.