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Examen.

lent sur nos têtes, le soleil, la lune, tous ces brillant luminaires qui décorent la voûte céleste. Plus élevés que nous, ils sont plus puissans que nous : environnés d’éclat & de splendeur, ils sont d’une nature supérieure : ils ont du mouvement, donc ils ont de la vie : mais quel mouvement en comparaison du nôtre ! & par conséquent quelle vie ! Ils se promenent librement dans les plaines de l’Éther, tandis que nous sommes affaissés contre la terre. Voyez cet astre glorieux qui fait réguliérement le tour du monde, cet océan de feu & de lumière, dont les émanations bienfaisantes nous éclairent, nous échauffent, font mûrir nos fruits & nos moissons : je veux le fixer ; & mes yeux éblouis se ferment : il voit tout, nous ne voyons que par lui : son absence nous replongeroit dans les ténebres, si une divinité moins éclatante ne venoit quelquefois nous prêter son pâle mais secourable flambeau ; à son retour elle disparoît avec tout son cortége, & lui cede l’empire de l’univers.

Ne sont-ce pas là les idées les plus naturelles que l’on puisse supposer à des hom-