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De l’Histoire naturelle.

l’idolâtrie pulluler au sein même du théïsme, nous la verrons étendre son empire sur les cœurs corrompus & sur les esprits courbés vers la terre. Je ne déciderai point ici si elle a été en vogue dès avant le déluge, & s’il faut en rapporter les commencemens au tems d’Enos : ce sentiment de Maimonides & des Rabbins du moyen âge ne s’appuie que sur un partage équivoque de la Genese : cependant l’on voit par la distinction entre les enfans de Dieu & les enfans des hommes, que dès-lors la corruption s’étoit glissée dans les mœurs, & pouvoit avoir entraîné celle de l’esprit. Ce qu’il y a de certain, c’est que le patriarche Abraham étoit sorti d’une famille idolâtre, & avoit été rappellé au culte du vrai Dieu par une vocation extraordinaire. Mais ne nous en tenons qu’aux annales du peuple Hébreux : elles prouvent par des faits indisputables que le théïsme le plus pur peut se convertir dans l’idolâtrie la plus grossiere ; & l’on peut au moins en croire les historiens dans des récits qui font si peu d’honneur à leur nation.

Cependant, comme M. Hume, quoique