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Examen.

Fais-nous des dieux qui marchent devant nous ?

Quand je considere le second membre du dilemme de M. Hume ; je n’y trouve pas plus de solidité. En supposant que les principes du théïsme aient été découverts par les spéculateurs, est-il absolument nécessaire que ses principes soient demeurés renfermés chez eux ? Ne sont-ce pas les hommes de génie qui créent, pour ainsi dire, les nations, qui deviennent les fondateurs & les législateurs des peuples ? ne peuvent-ils pas leur faire part de leurs découvertes, les mettre sur la voie de la vérité, & procurer même au théïsme la sanction des loix, aussi-bien que la sanction religieuse ? Confucius ne paroît-il pas avoir été un philosophe de cette espece ? Un pareil théïsme, fondé sur le raisonnement, établi par autorité publique, & répandu par la tradition, peut donc encore dégénérer, tout comme si dans son origine il dépendoit de la révélation.

Mais enfin ouvrons l’histoire : c’est le sort de toutes les hypotheses de M. Hume d’échouer contre cet écueil, Nous y verrons