Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
Examen.

point dans le monde physique, pourquoi nous choqueroient-ils si fort dans le monde moral ? Voici en un mot où tout se réduit : La nature de l’homme étant donnée, en tirer le meilleur parti possible : c’est, pour ainsi dire, le problème que l’éternelle sagesse avoit à résoudre : notre religion est une solution de ce problème : je sais bien que ces philosophes n’y acquiescent point ; mais ont-ils proposé quelque chose de mieux ? s’ils l’ont fait, il n’est pas parvenu à ma connoissance. Revenons à M. Hume.

Le second argument qu’il emploie pour prouver que l’idolâtrie a précédé le théïsme, est pris de l’impossibilité qu’il y auroit, selon lui, que l’idolâtrie se fût engendrée de la corruption du théïsme : il suppose un théïsme fondé sur le raisonnement : & il avoue que s’il n’étoit fondé que sur la tradition, il pourroit dégénérer au point de se changer en polythéïsme. Mais nous avons vu que la raison & l’histoire nous apprennent également que Dieu s’est découvert aux premiers hommes d’une façon particuliere. Quelle