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De l’Histoire naturelle.

tuelle contradiction : ses raisonnemens non seulement sont démentis par l’histoire, mais encore par les principes même qu’il adopte, comme des principes raisonnables.

Ami de la liberté de penser, j’ai lu, sans prévention & sans humeur, les ouvrages qui combattent la religion que je professe : le zele qui foudroie les vices, m’a toujours paru le mouvement naturel d’une ame bien née ; mais il m’a semblé que celui qui s’échauffe contre les opinions, ne pouvoit, en nous foibles mortels, provenir que d’un mélange de fanatisme : il m’a semblé que ce n’étoit pas une impression naturelle, mais une impression factice, artificielle, qui contrefait la nature. Mais, en lisant dans cet esprit, les ouvrages dont je viens de parler, j’ai été surpris, plus d’une fois, de voir faire à des personnes, à qui d’ailleurs on ne sauroit refuser du génie & du jugement, de leur voir faire, dis-je, des raisonnemens bien moins philosophiques que ne peuvent être tous ceux qu’ils reprochent aux plus crédules & aux plus superstitieux de leurs anta-