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De l’Histoire naturelle.

lera bien des siecles, leur esprit passera par bien des erreurs & par bien des absurdités avant qu’il s’élève jusqu’à l’origine de son être si tant est qu’il puisse jamais y atteindre ; si peut-être même il ne demeure pour toujours abruti, & réduit à l’état de pure animalité.

Mais ce n’est ici qu’une supposition qui n’a pas une ombre de probabilité. La raison perfectionnée nous apprend que l’homme est la production d’un être dont la puissance, la sagesse, la bonté n’ont point de bornes. M. Hume en convient ; mais pourquoi perd-il de vue cette grande vérité, lorsqu’il entreprend de remonter à la naissance des religions ? N’est-ce pas de là qu’il devoit partir ? Craignoit-il que son histoire n’en devint moins naturelle pour être fondée sur la nature & la raison ? falloit-il des hypotheses chimériques pour lui mériter ce titre ?

Si dans un de ces mondes innombrables, dont le créateur a parsemé l’espace il se trouve une planete destinée au séjour d’une créature, laquelle, avec bien des imperfections, attachées à son espece, renferme