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De l’Histoire naturelle.

Mais les Juifs étoient théïstes ; & n’avoient pas besoin d’instruction à cet égard : la doctrine de l’unité de Dieu, créateur & souverain maître de l’univers étoit consacrée dans leur livres symboliques : Jesus-Christ l’y trouva toute établie, & n’y fit aucun changement. M. Hume dira-t il que ce n’étoit pas un théïsme pur ? mais c’est le même que celui des chrétiens : il n’y en eût jamais de plus pur ni de plus éloigné de l’idolâtrie : rien n’égale l’horreur que cette religion inspire pour le culte des idoles, & même pour la plus légère apparence de ce culte. Ce sont-là des vérités que l’on n’a pas besoin de prouver.

Quand M. Hume ne voit dans l’ancien monde que des idolâtres ; quels sont les organes ou les instrumens dont il se sert pour porter sa vue à une si grande distance ? Quels sont, en un mot, les historiens garans de son opinion ? Il ne les nomme pas : mais l’on sent bien que ce ne peut être que les Grecs, ou les Romains, copistes des Grecs. Il semble donc ne compter pour rien les livres de Moyse, qui cependant sont, sans contre-