se fait point de conscience de traiter, devant un tribunal public, la doctrine d’un état à venir de fable ridicule, qui ne mérite pas que l’on y fasse la moindre attention[1]. Dans Salluste[2], César parle, en plein sénat, sur le même ton[3].
- ↑ Pro Cluentio, cap. 61.
- ↑ De bello Catilinario.
- ↑ Cicéron [Tusc. Qu. Lib. I, cap. 5, 6,] Seneque
L’augure Euclide ne veut pas croire que son ami Xenophon
soit revenu de l’expédition sans argent : il consulte les entrailles
des victimes, & il y voir clairement que la chose est
vraie. Lib. VII, p. 425. Notre philosophe, ayant conçu
le projet d’augmenter les revenus des Athéniens par le moyen
des mines, exhorte à consulter l’oracle avant de rien entreprendre.
De rat. red. p. 932.
Pour peu que l’on examine ces faits avec attention, on
verra que ce n’étoient pas la des forces de politique : dans
ces siecles l’hypocrisie ne procuroit pas de grands avantages,
ou plutôt n’en procuroit aucuns. Il paroît d’ailleurs, par
un autre ouvrage de Xenophon (*), qu’il était taxé d’hérésie,
ce qui n’arrive jamais aux dévots politiques. Cette méme
raison me persuade que Newton, Locke, Clarke & d’autres
ont adhéré sincérement à la foi arrienne, ou socinienne,
qu’ils professoient ; & j’oppose toujours cet argument aux libertins
qui veulent absolument faire passer ces grands philosophes
pour des hypocrites.
(*) Memorabilia.