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Histoire naturelle.

que sa famille, & Térence son épouse, en qui pourtant il avoit beaucoup de confiance, le prirent pour un homme religieux : il nous reste de lui une lettre adressée à cette derniere, où il lui recommande très-sérieusement d’offrir des sacrifices à Apollon & à Esculape, en reconnoissance du rétablissement de sa santé[1].

La dévotion de Pompée étoit bien plus sincere : dans toute la conduite qu’il tint durant les guerres civiles, on remarque qu’il faisoit beaucoup de fonds sur les augures, les songes & les prophéties[2]. Il n’y eût genre de superstition dont Auguste ne fût infecté. On raconte que la veine poétique de Milton étoit moins fertile au printems que dans le reste de l’année : Auguste observa de même que durant cette saison il ne rêvoit pas si bien, & faisoit plus de songes creux qu’à son ordinaire : lorsqu’il lui arrivoit par hasard de mettre le soulier droit au pied gauche, & le soulier gauche au pied droit,

  1. Lib. XIV, Ep. 7.
  2. Cicero de Divin. lib. III, cap. 24.