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De La Religion.
horrible sacrilége souleva toute la populace contre lui : en vain le roi lui-même intercéda en faveur du criminel ; rien ne put le sauver de la fureur publique. Je suis persuadé que le sénat & le peuple de Rome auroient eu moins de délicatesse sur le chapitre de leurs divinités nationales ; peu de tems auparavant, ils avoient assigné à Auguste un siége dans la cour céleste ; & pour peu qu’il eût paru le desirer ; ils auroient détrôné tous les dieux pour lui faire place :
— præsens divus habebitur
Augustus.
dit Horace : c’étoit-là une démarche très-importante,
& que dans d’autres tems, ou
dans d’autres nations, on n’eût point regardée
d’un œil indifférent[1].
- ↑ Lorsque Louis Quatorze prit le Collége Jésuite de
Clermont sous sa protection, la société fit ôter la croix qui
étoit sur le portail de ce bâtiment, pour y substituer les armes
du roi, ce qui donna lieu à cette épigramme.
Sustulit hinc Christi, posuitque insignia regis :
Impia gens ! alium nescit habere Deum.