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Philosophes.
attendrissant sur le sort de nos semblables. Mais, telle est l’imperfection des meilleurs remedes que la philosophie soit en état de fournir[1].
- ↑ Il se pourroit que le sceptique eût tort de borner les
remedes philosophiques à ces deux réflexions. Il y en a d’autres,
très-efficaces pour nous tranquilliser, & pour calmer
nos passions : la philosophie les saisit, les étudie, les pese,
les rappelle dans l’occasion, & nous les rend familiers ; ces
réflexions peuvent être d’un grand usage aux esprits pensifs,
bien faits, & modérés. Mais, direz-vous, leur force se réduit
à rien, si elles exigent un naturel disposé d’avance pour les
qualités qu’elles devroient nous inspirer. Soit ; elles serviront
au moins à fortifier en nous ces dispositions, en nous offrant
de nouvelles vues, tendantes au même but. En voici quelques
échantillons.
1°. Chaque condition a ses maux cachés. Ne portez donc envie à personne
2°. Chaque condition a aussi des mots connus ; & tout est assez bien compensé à cet égard. Contentez-vous donc de la vôtre.
3°. L’habitude émousse les sentimens agréables, aussi bien que les sentimens désagréables : elle rend tout égal.
4°. La santé & la bonne humeur sont les seuls vrais biens. Faites-en provision ; & méprisez le reste.
5°. Je jouis de tant de biens. Pourquoi m’affliger d’un mal ?