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Philosophes.

ce nom, consacré à l’immortalité, ne sauroit périr.

Il y a certainement un Être qui préside sur l’univers : son immense pouvoir, son infinie sagesse, ont tiré l’ordre & l’harmonie de la confusion de l’antique chaos. Que l’homme spéculatif dispute jusqu’où vont les soins de cet Être bienfaisant ; qu’il recherche, s’il les borne à cette vie, ou si pour achever le triomphe de la vertu, il prolonge notre existence au-delà du tombeau ? L’homme moral, sans rien décider dans une matiere aussi épineuse, vit content de cette portion qu’il a plû au souverain dispensateur de lui assigner[1]. Si, dans une seconde vie de nouveaux bienfaits lui sont préparés ; il les acceptera avec reconnoissance mais dût-il

  1. Tout l’art de M. Hume ne fera jamais un homme moral de celui qui ne se met pas en peine, si nos espérances sont bornées à cette vie, ou si elles peuvent s’étendre au-delà. Puisque le magnifique étalage de sentimens qui a précédé, devoit nous conduire à ce dénouement, on peut dire que notre philosophe n’a fait qu’orner la victime pour le sacrifice. Note de l’Éditeur.