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Les quatre.

«[1]Jeunesse chérie de ciel, tandis que le printems seme votre route de fleurs, ne vous-laissez point éblouir par le faux brillant de la gloire. Pourquoi passeriez-vous, au milieu des tempêtes cet âge délicieux, la fleur de votre vie ? La sagesse elle-même vous montra le chemin du bonheur. La nature vous attend à l’entrée de ce sentier fleuri ; elle vous invite à la suivre. Quand la sagesse & la nature parlent de concert, refuseriez-vous d’obéir à leurs voix ? D’aussi tendres invitations ne pourront-elles amollir la dureté de vos cœurs ? Jouets de l’illusion & de l’erreur, perdrez-vous ainsi vos jeunes ans ? Rejeterez-vous le présent, ce bien inestimable ? Négligerez-vous un

  1. C’est une imitation du chant de la Sirene dans le Tasse.


    O Giovanetti, mentre Aprile & Maggio
    V’ammantan di fiorite & verdi spoglie,
    Di gloria e di virtù fallace raggio
    La tenerella mente ah non v’invoglie, &c.

    Gierusalemme liberata. Canto XIV.