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Philosophiques.


DOUZIEME ESSAI.

Sur la philosophie académique ou sceptique.


Premiere Partie.


Il n’y a point de sujet où l’on ait employé autant de raisonnemens philosophiques que pour prouver l’existence de Dieu, & pour réfuter les erreurs de l’athéisme. Cependant, les philosophes les plus religieux disputent encore, s’il est possible qu’un homme s’aveugle au point de devenir athée spéculatif[1] ? Comment concilier ces contradictions ? Les chevaliers errans qui coururent le

  1. On a disputé là-dessus, mais, aujourd’hui il paroît qu’on est généralement d’accord, que, dans quelques-uns l’illusion des sophismes, & chez le plus grand nombre, la dépravation du cœur, peuvent conduire à une négation formelle & décidée de l’existence de Dieu. Si l’on a fait durer cette controverse plus qu’elle ne le méritoit, c’est parce qu’elle tenoit à la chimere des idées innées, Note de l’Éditeur.