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Essais.

Récapitulons maintenant les raisonnemens de cet essai. Chaque idée est copiée d’après une impression, ou un sentiment, qui ont précédé ; & là où il n’y a point d’impression, nous sommes assurés qu’il n’y a point d’idée. Or, il ne se fait aucune opération, ni dans les corps, ni dans les esprits, qui, prise en particulier, produise la moindre impression de pouvoir ou de liaison nécessaire. Donc, il n’y en a aucune qui fasse naître leur idée. Ce n’est qu’après plusieurs expériences uniformes, où le même objet se montre toujours suivi du même événement, que nous commençons à prendre les idées de cause & de liaison. Le nouveau sentiment que notre ame éprouve alors, n’est

    phes conviennent que le pouvoir se mesure par son effet. S’ils avoient une idée de pouvoir, tel qu’il est en lui-même, qu’est-ce qui les empêcherait de le mesurer aussi tel qu’il est en lui-même ? La fameuse dispute ; si la force d’un corps qui se meut est proportionnelle à sa vitesse, ou au quarré de sa vîtesse, cette dispute, dis-je, n’auroit pas besoin d’être décidée par la comparaison des effets produits en tems égaux ou en tems inégaux : on pourrait se servir de mesures & de comparaisons directes.
    Une cause differe d’un signe, en tant qu’elle implique une priorité de tems & une contiguité de lieu, aussi-bien qu’une conjonction constante. Un signe n’est qu’un effet corrélatif, procédant de la même cause. Note de l’Auteur.