Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
Philosophiques.

térielle, ou dans toutes les deux ? L’ignorance profonde où nous sommes au sujet de cette structure, fait que le pouvoir de l’efficace de la volonté nous sont également inconnus & incompréhensibles ?

La volition est assurément un acte de l’ame dont nous n’avons pas une connoissance suffisante. Qu’on y réfléchisse, qu’on la considere de tous côtés : qu’y trouvera-t-on de semblable à ce pouvoir créateur, qui tire les idées de néant, de qui, par une espece de fiat, imite, si j’ose parler ainsi, la toute-puissance de L’Éternel, dont la parole réalisa le magnifique spectacle de la nature ? Loin de sentir une pareille énergie dans la volonté, il ne nous faut pas moins qu’une expérience aussi sûre que celle que nous en avons, pour nous convaincre que des effets aussi extraordinaires puisient être le résultat d’un simple acte de volonté.

Le gros des hommes ne voient aucune difficulté à rendre raison des opérations communes de la nature, comme de la descente des corps pesans, de la végétation des plantes, de la génération des animaux, & de la