Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
189
Philosophiques.

santé, qui les conserve dans leur état naturel. Or, le sentiment ne trompe jamais. Concluons donc, que ni l’un ni l’autre ne sentent jamais rien de semblable : l’expérience nous apprend que la volonté exerce une influence mais tous les enseignemens de l’expérience se reduisent à nous montrer des événemens qui succedent constamment les uns aux autres : pour ce qui est de ce lien secret qui les rend inséparables, c’est de quoi elle ne nous instruit pas.

Enfin, nous savons, par l’anatomie, que, dans le mouvement volontaire, les objets sur lesquels le pouvoir se déploie immédiatement, ne sont pas les membres mêmes qui doivent être mus, mais des muscles, des nerfs, des esprits animaux, peut-être quelque chose de plus subtil & de plus inconnu encore, à l’aide de quoi le mouvement est répandu successivement jusqu’à cette partie du corps que nous nous étions immédiatement proposé de mouvoir. Se peut-il une preuve plus certaine que la puissance qui préside à la totalité de cette opération, loin d’être pleinement & directement connue par