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Essais.

cette influence de la volonté : de-là l’idée de ce pouvoir & de cette énergie, dont nous savons, avec certitude, que nous sommes doués, aussi-bien que tous les êtres intelligens ; nous les supposons encore dans les corps ; & peut-être que leurs opérations mutuelles & leurs influences réciproques suffisent pour en prouver la réalité. Quoi qu’il en soit, on doit convenir que l’idée de pouvoir dérive de la réflexion ; puisqu’elle naît en nous en méditant sur les opérations de l’ame, & sur l’empire que la volonté exerce, tant sur les organes de corps que sur les facultés de l’esprit.

Nous allons examiner cette opinion ; & en traitant des matières aussi subtiles & aussi profondes, nous ferons tous nos efforts pour éviter le jargon & les notions confuses. Je dis donc, d’abord, que l’influence des volitions sur les organes corporels est un fait connu par expérience, comme le sont toutes les opérations de la nature : & qu’on n’eût jamais pu prévoir ce fait dans l’énergie de sa cause ; puisque cette énergie, qui forme la liaison nécessaire des causes avec leurs