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Philosophiques.

choses intelligibles, les choses que l’on conçoit distinctement, ne peuvent jamais impliquer contradiction, & leur fausseté n’est jamais démontrable par des argumens abstraits, formés à priori.

Si nous étions donc instruits par des argumens, à nous fier sur l’expérience du passé, jusqu’à en faire la regle des jugemens que nous portons de l’avenir ; il faudroit en vertu de notre division, que ces argumens ne fussent que de simples probabilités, comme sont ceux qui concernent les choses de fait, & les objets réels; mais qu’il n’y en ait point ici de cette nature, c’est ce qui doit paroître manifeste à quiconque reconnoîtra la solidité de l’explication que nous avons donnée de cette classe de raisonnemens. Nous avons dit, que tout argument concernant les choses existantes est fondé sur la relation de cause & d’effet. Nous avons ajouté, que l’expérience seule nous fait connoître cette relation, & que toute conclusion expérimentale s’appuie sur la supposition que l’avenir fera conforme au passé. Vouloir donc prouver cette dernière supposition