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et monumens de l’amérique.

ne pouvoir être vue qu’en la mettant dans une position verticale. Cortez, en détruisant les temples, avoit fait briser les idoles et tout ce qui tenoit au culte ancien. Les masses de pierre qui étoient trop grandes pour qu’on les détruisît, furent enterrées pour les soustraire aux yeux du peuple vaincu. Quoique le cercle qui renferme les hiéroglyphes des jours n’ait que 5,4 m de diamètre, on reconnoît que la pierre entière formoit un parallélépipède rectangle de quatre mètres de longueur, d’autant de mètres de largeur, et d’un mètre d’épaisseur.

La nature de cette pierre n’est pas calcaire, comme l’affirme M. Gama, mais de porphyre trappéen gris-noirâtre, à base de wacke basaltique. En examinant avec soin des fragmens détachés, j’y ai reconnu de l’amphibole, beaucoup de cristaux très-alongés de feldspath vitreux, et, ce qui est assez remarquable, des paillettes de mica. Cette roche, fendillée et remplie de petites cavités, est dépourvue de quartz, comme presque toutes les roches de la formation de trapp. Comme son poids actuel est encore de plus de quatre cent quatre-vingt-deux quintaux (24,400 kilogrammes), et qu’aucune des montagnes qui