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et monumens de l’amérique.

tures hiéroglyphiques des Mexicains, et que l’on a vu le soin extrême avec lequel elles sont exécutées dans les plus petits détails, on ne sauroit admettre que l’omission de huit termes, dans une série périodique, soit due au simple hasard. L’observation du père Fabrega mérite sans doute d’être consignée ici, non qu’il soit probable qu’une nation n’emploie effectivement une réforme du calendrier qu’après de longues périodes de mille quarante ans ; mais parce que le manuscrit de Veletri semble prouver que son auteur a eu connaissance de la véritable durée de l’année. S’il existoit au Mexique, à l’arrivée des Espagnols, une intercalation de vingt-cinq jours en cent quatre ans ; il est à supposer que cette intercalation plus parfaite a été précédée d’une intercalation de treize jours en cinquante-deux ans. Or, la mémoire de cette ancienne méthode se sera conservée parmi les hommes, et il se peut que le prêtre mexicain, qui a composé le rituel du musée Borgia, ait voulu indiquer dans son livre un artifice de calcul propre à rectifier l’ancien calendrier, en retranchant sept jours d’une grande période de vingt cycles. On ne pourra juger de la justesse de